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8. Michael LÖWY et Robert SAYRE, Révolte et mélancolie. Le romantisme à contre-courant de la modernité, Paris, Payot, 1992. 9.  17-19. 10.  SAWYER, « “Ces nations façonnées par les empires et la globalisation”. Réécrire le récit national du XIXe siècle aujourd’hui », Annales.  117-137. 11. « Pour une histoire transnationale et globale de la France, 1750-2013 » est ainsi le nom d’un séminaire de recherche coorganisé par Quentin Deluermoz et Blaise Wilfert-Portal à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 2014-2015.

Plus précisément, il s’agit de réintroduire du conflit et une pluralité de possibles dans un siècle débarrassé de sa linéarité et de sa religion du progrès. Contre l’obsession évolutionniste, il s’agit de frayer les chemins sinueux d’une modernisation qui n’a cessé – tant dans le domaine économique que dans la sphère politique ou culturelle – d’être critiquée ou contestée. Au-delà de ce qui est advenu, de ce qui l’a emporté dans les représentations dominantes, c’est la recherche des « compréhensions perdues, des espoirs, des horizons d’attente, des représentations inconvenantes » qui guidera nos pas4.

L’article « progrès », le Grand Larousse du XIXe siècle note ainsi que l’humanité « va incessamment du moins bien au mieux, de l’ignorance à la science, de la barbarie à la civilisation ». Dans les années 1830-1840, le philosophe Auguste Comte, qui avait été le secrétaire de Saint-Simon, élabore le positivisme, fondé sur la loi des trois états selon laquelle l’esprit humain passerait successivement par l’« âge théologique », puis l’« âge métaphysique », pour aboutir enfin à l’« âge positif » – celui qui doit l’emporter au XIXe siècle avec le triomphe des sciences et de la raison.