By Isabelle Ratié
Fresh scholarship on aivism has considerably accelerated our wisdom of the spiritual dimensions of Medieval aiva activities. in spite of the fact that, the philosophical points displayed through the various texts produced in those milieux stay principally unrecognized. the current research is helping fill this lacuna by means of exploring the subtle and unique philosophical procedure elaborated via the Kashmiri aiva nondualists Utpaladeva (fl. c. 925-975) and Abhinavagupta (fl. c. 975-1025). The e-book indicates that the program can't be decreased to a trifling scriptural exegesis and examines the genesis of the most strategies present in the Pratyabhij?± (Recognition) philosophy whereas taking into consideration the complexity of the philosophical box (already occupied via numerous currents, Buddhist in addition to Brahmanical) during which Utpaladevas suggestion was once developed.Si les r?©cents travaux de recherche consacr?©s au iva??sme ont permis de mieux comprendre les dimensions religieuses des mouvements iva??tes m?©di?©vaux, les points proprements philosophiques de certains des textes produits dans ces milieux demeurent largement m?©connus. l. a. pr?©sent?© ?©tude se suggest de contribuer ? combler cette lacune en explorant le syst??me philosophique complexe et unique ?©labor?© par les iva??tes non dualistes cachemiriens Utpaladeva (925-975) et Abhinavagupta (975-1025). Montrant que ce syst??me ne se r?©duit pas ? une ex?©g??se scripturaire, louvrage study l. a. gen??se des suggestions de los angeles philosophie de los angeles Pratyabhij?± ou Reconnaissance en prenant en compte l. a. complexit?© du champ philosophique (d?©j? investi par divers courants aussi bien bouddhiques que brahmaniques) dans lequel los angeles pens?©e dUtpaladeva sest d?©velopp?©e.
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6, qui parle de l’attitude « inclusiviste » d’Abhinavagupta) : il admet par principe l’autorité de tout ce qui est considéré comme Écriture par tel ou tel groupe religieux, et selon lui, l’intuition qu’exprime toute Écriture est plus intense que la prise de conscience éprouvée dans l’expérience ou dans le raisonnement. Néanmoins, Abhinavagupta tempère immédiatement cette affirmation en ajoutant que l’Écriture n’est moyen de connaissance valide . . que pour celui qui lui accorde foi (voir ĪPV, vol.
Sur ce déni, voir notamment Halbfass 1988, p. 145-159 (« On the Exclusion of India from the History of Philosophy »), Droit 1989 et Bugault 1994. 20 12 introduction D’une part, il me semble que la philosophie occidentale, pour « théorétique » qu’elle ait été ou soit, n’en a pas moins toujours pour horizon une forme de liberté, quelle que soit la manière dont on la définit – et il est bien des manières de la définir, mais de Platon à Heidegger et jusque chez les philosophes analytiques, il semble impossible de nier que le désir pratique de se libérer (fût-ce des pièges du langage par exemple) ne soit le moteur de l’activité philosophique.
Se libérer, dans la perspective bouddhique, c’est avant tout comprendre que toute reconnaissance de soi (entendue comme l’identification d’une série d’états corporels instantanés ou d’une série de cognitions instantanées à un sujet permanent) est illusoire et dangereuse – illusoire, car il n’existe rien de tel qu’un sujet permanent ; et dangereuse, car c’est ma croyance en la permanence de mon être qui rend douloureuse une existence par nature impermanente. La Pratyabhijñā, contrairement à ses adversaires bouddhistes, ne considère pas le phénomène ordinaire de la reconnaissance de soi comme une pure et simple illusion : si les divers sujets empiriques s’appréhendent comme des entités permanentes, c’est parce qu’ils possèdent bel et bien cette permanence, c’est parce qu’ils sont un ātman – et c’est cet ātman que tout sujet empirique exprime lorsqu’il dit et pense « je ».